La chasse aux vieilles pierres

Dans les pas de Racine
Hôtel Mercure Beauvais Centre Cathédrale

Vous n’avez jamais été aussi bien placé. En plein centre-ville de Beauvais, l’hôtel Mercure est à deux pas de la cathédrale Saint-Pierre, typique de l’apogée de l’art gothique en France, et du palais épiscopal du XIIe siècle qui abrite désormais le MUDO et ses œuvres d’art des XIXe et XXe siècles. Et “à deux pas” n’est pas juste une façon de parler, vous voyez ces trésors d’un autre temps depuis la fenêtre de votre chambre. En déambulant dans les rues, vous imaginez ce qu’était la vie de deux étudiants fameux qui ont traîné leurs jeunes savates dans la ville : le dramaturge Jean Racine et le président de la République Félix Faure, sans oublier les années de formation de deux natifs dont le succès rayonne sur la ville, le couturier Hubert de Givenchy et l’industriel Jean-Claude Decaux.

De l’eau à votre moulin
Les plaisirs du coin

Les férus de vieilles pierres et de curiosités vont être servis. Après avoir découvert et observé longuement l’horloge astronomique, chef-d’œuvre du genre, logée dans la cathédrale Saint-Pierre, on parcourt l’hôtel Mercure à l’affût des vestiges de l’ancien moulin industriel du XIXe siècle sur lequel le bâtiment a été construit. On voit encore partout des traces de la minoterie, cet édifice héritier des anciens moulins où les farines étaient préparées, notamment dans une aile de l’hôtel qui a conservé les pierres de l’ancienne construction.

L’art du compromis
La petite histoire

Mais quelle est donc cette immense tour qui toise la nouvelle mairie du quartier de Saint-Jean, sur la voie principale du quartier Agel ? Pour le savoir, il suffit de s’approcher. La plaque indique qu’il s’agit d’une stèle commémorative en souvenir des héros de la résistance française internés et déportés. Rectangulaire, cet édifice n’a pourtant rien d’un classique monument aux morts, et pour cause : il a été construit avec des briques de la caserne Agel qui a jadis servi d’hôpital militaire mais aussi de lieu d’internement et de transit vers les camps de concentration. De nombreux Beauvaisiens s’étaient érigés contre la destruction des deux pavillons de l’entrée qu’ils auraient préféré voir transformer en musée. L’horloge qui surplombe la stèle et la plaque « caserne Agel », tous deux d’origine, font figure de compromis.

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